Avec 59 clubs en Région bruxelloise, on peut dire que le football féminin se porte bien dans ce milieu dominé majoritairement par la gent masculine. Les joueuses bruxelloises étaient présentes en masse ce vendredi soir au Stade Constant Vanden Stock pour la cinquième édition de la Brussels Football « Ladies’ Night ». Une soirée où les footballeuses de la Région ont été mises à l’honneur dans un but de rencontres, d’échanges et de partages. Le tout, en dehors des terrains. « Cette soirée était dédicacée au football féminin, on voulait établir un moment d’échanges, la création d’une communauté. On veut créer un noyau solide, une bonne base pour que les sportives se connaissent et se rassemblent », explique Benjamin Vasseur, le président du Brussels Football, l’ASBL à la tête de cet événement.
Une cinquième édition déjà
En 1940, il était encore interdit aux femmes de jouer au football. Depuis, les choses ont bien changé et ont positivement évolué. Près de 80 années plus tard, même si la proportion de femmes pratiquantes de ce sport est loin de celle des hommes, elles sont néanmoins plus nombreuses. L’événement aussi s’est bien développé, passant de 220 participantes l’année dernière à 340 présentes ce vendredi soir. « Chaque année, on accueille de plus en plus de participantes. La raison ? C’est un bon cocktail, avec de bons ingrédients, un bon mixte et ça fonctionne bien. Il y a un engouement, un vrai travail sportif de développement et une initiative de vouloir mettre le football féminin en avant. Il y a un effet boule de neige », continue le président de l’ASBL.
Cette cérémonie a été mise en place suite à une rencontre entre Fadila Laanan et Marc Roosens, l’Executive Manager du Brussels Football, dans l’optique d’organiser une soirée féminine, dans la continuité de la Journée internationale du droit de la femme. La ministre n’a rien manqué de cette soirée, assise au premier rang. « C’est vrai qu’avant, on développait le football féminin comme un axe à part. Maintenant, ce sport existe et doit servir de vecteur d’intégration. La date du 22 mars n’a justement pas été choisie au hasard. »
À ce jour, 3500 joueuses pratiquent le football à Bruxelles et dans le Brabant wallon. Une nette évolution, mais pas étonnante quand on voit que le sport féminin est en plein boom. Des ambassadrices qui incitent à la pratique sportive. La prochaine édition pourrait se voir différenciée, « avec l’envie de se renouveler et d’aller plus loin », sous un autre modèle. Peut-être verra-t-on la ministre jongler sur scène ? Le défi est en tout cas lancé.
NOÉMIE LINS
25 mars 2019
« Heureux d’avoir fait supprimer les indemnités de formation »
A tout juste 50 ans, Rachid Madrane est un Bruxellois pure souche. Né dans les Marolles, il a obtenu une licence en journalisme et communication à l’ULB avant d’embrasser une carrière politique par la suite. On l’a découvert au conseil communal d’Etterbeek, il a ensuite transité par la Chambre des Représentants et le voilà, depuis mai 2014, au Gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, en tant que Ministre de l’Aide à la Jeunesse, des Maisons de Justice, de la Promotion de Bruxelles et ensuite, des Sports. Son bilan est impressionnant et l’homme reste d’une humilité déconcertante. Rencontre.
Monsieur le Ministre, vous arrivez lentement en fin de mandat. En jetant un coup d’œil dans le rétroviseur, quel regard portez-vous sur vos réalisations et quelle est celle dont vous êtes le plus fier?
« Tout d’abord, je suis heureux d’avoir pu rééquilibrer les moyens octroyés au sport en Fédération Wallonie-Bruxelles. Je suis le Ministre des sports francophone, ce qui veut dire de tous les francophones et pas d’une Région plutôt que d’une autre. Mais il est vrai que j’ai découvert, lorsque j’ai hérité de la compétence, une répartition très inégale du budget sport de la FWB. Et, il faut bien constater que Bruxelles n’a pas toujours profité des investissements de la Fédération Wallonie-Bruxelles ces dernières années. Ma première volonté a donc été de faire en sorte que tous les Bruxellois puisse, à l’instar des Wallons, profiter pleinement des installations et moyens de la FWB pour développer ses politiques sportives.
Quelques exemples significatifs témoignent de la faible répartition des moyens en sport pour la RBC :
-Il y a 5 centres sportifs locaux agréés à Bruxelles et il y en a 91 pour l’ensemble de la FWB.
-Il y 3 centres ADEPS à Bruxelles (sur 17 + 1 en France) pour 1,2 millions d’habitants. En comparaison, il y en a 4 dans la province du Luxembourg pour 280.000 habitants !
Et, petite anecdote intéressante, lorsque j’ai pris mes fonctions de Ministre des Sports à la FWB, je me suis rendu compte que cela faisait 21 ans que l’on avait plus vu un Bruxellois à ce poste !
Il était donc capital pour moi de rétablir les équilibres, ce que j’ai fait, notamment, en décidant de développer un nouveau centre ADEPS à Bruxelles dans un quartier qui manque d’infrastructures sportives, c’est-à-dire le quartier Scheut, à la frontière d’Anderlecht et de Molenbeek à proximité de la chaussée de Ninove. Pour rappel, le dernier centre ADEPS créé à Bruxelles date de 1987.
Ce que j’ai fait aussi en réglant la situation des clubs de football bruxellois. On était dans une situation où les clubs bruxellois, restant à l’écart de l’organisation du football belge en ne s’affiliant pas à la fédération reconnue par la FWB, n’avaient accès ni aux subsides décrétaux de la Fédération Wallonie-Bruxelles, ni au Plan Foot de la FWB, ni aux soutiens administratif et technique de l’ACFF.
Comme Bruxellois, je ne pouvais tolérer cette situation, qui privait les clubs bruxellois d’un traitement identique aux autres clubs, et qui privait l’ACFF d’une partie de son terrain d’action naturel. Nous avons donc trouvé un accord qui bénéficie à toutes les parties, un accord qui respecte la spécificité du foot bruxellois, mais qui permet également aux clubs bruxellois d’avoir accès aux mêmes avantages que les autres clubs francophones, et qui permet à l’ACFF de se voir rejoint par les clubs et leurs affiliés bruxellois.
Enfin, un autre projet que j’ai développé pendant cette législature qui me tient à cœur, est d’avoir pu faire entrer le sport en prison via un partenariat avec l’ADEPS et les Fédérations sportives et les clubs reconnus.
On sait que le sport est un excellent moyen de travailler sur la désistance et la réinsertion des détenus. Il y a des moniteurs et des clubs motivés à donner de leur temps et de leur énergie, et des directions de prison qui demandent un appui. Il fallait donc permettre à tous ces acteurs de se rejoindre, ce que j’ai fait en créant des ponts entre mes deux compétences Sports et Maisons de Justice. .
Depuis l’automne 2017, des programmes d’athlétisme, de basket-ball et plus récemment de judo sont organisés dans différentes prisons de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Car tout ce qui peut favoriser la réinsertion des détenus est un des meilleurs moyens d’éviter la récidive. »
Au-delà de ça, vous avez également réussi à supprimer les indemnités de formation. C’était l’un de vos chevaux de bataille. Êtes-vous satisfait?
« Oui, tout à fait, il est intolérable que la formation de nos jeunes sportifs devienne un business, et qu’eux-mêmes deviennent des marchandises ! Ce sont des dérives du foot professionnel qui contamine le foot amateur. Ces indemnités font peser un poids sur les parents, illégalement, et freinent l’accès à la pratique et/ou à la mobilité sportive des jeunes.
De plus, les familles les moins riches sont les premières victimes de ces pratiques. Vont-elles demander à leur enfant de renoncer à son sport parce qu’elles doivent déménager, ou que pour toute autre raison, leur enfant doit changer de club ? On touche à la question de l’accessibilité du sport pour tous.
J’ai donc décidé d’interdire purement et simplement ces indemnités dans le sport amateur, et cela pour toutes les disciplines, individuelles ou collectives. Le football bien sûr, qui est le sport dont on parle le plus quand on parle indemnités de transfert des jeunes joueurs, mais pas seulement.
Les indemnités de formation ne pourront plus concerner que le sportif qui atteint la catégorie senior ou l’équipe première, c’est-à-dire uniquement une fois que le/la sportif/sportive aura un contrat professionnel. L’indemnité sera calculée tout au long de la formation, selon des critères définis par la fédération, compte tenu de sa spécificité, mais ne serait exigible que pour le sportif « adulte ».
L’entrée en vigueur de cette interdiction se fera en avril 2019, pour être prêt pour la nouvelle saison des transferts. »
Globalement, quels sont les sportifs bruxellois qui vous ont le plus marqué au cours des derniers mois?
« Il y a évidemment notre championne du monde et championne d’Europe en en heptathlon, Nafissatou Thiam qui m’a très fort impressionné ces dernières années, même si je sais qu’elle est plus Namuroise que Bruxelloise. Et puis, plus récemment, j’ai été frappé par le talent et le parcours remarquable d’Amal Amjahid en jiu-jitsu, de Ryad Merhy en boxe, de Sami Chouchi en judo et bien évidemment de notre champion du monde en boxe thai, Youssef Boughanem. Sur un plan plus collectif, il est difficile de passer sous silence l’exceptionnelle performance de nos hockeyeurs au Championnat du Monde en Inde. »
Un petit mot sur le Brussels Football, que vous soutenez depuis le début?
« Je tiens à remercier ceux qui y oeuvrent au quotidien pour le travail effectué aux cours de ces derniers mois aux bénéfices des clubs bruxellois et pour l’excellente collaboration et climat dans lesquels nous avons pu travailler. Il a été un maillon extrêmement important dans l’accord trouvé afin d’intégrer les clubs bruxellois à l’ACFF. »
De façon personnelle, vous êtes un grand amateur de ballon rond. Avez-vous joué au football et si oui, où ?
« Oui tout à fait, j’ai joué à RSC Anderlecht, en minimes A. J’ai joué avec d’excellents joueurs tels que Marc Wuyts, Mohamed Lashaf… les plus anciens s’en rappellent peut-être. C’était durant la saison 1979-1980. Nous avions été champions et recordmen du nombre de buts marqués. Je garde en tête deux très beaux souvenirs : une victoire de 11-1 face au RWDM qui était en pleine génération des « Boskamp Boys », ainsi qu’un lever de rideau au Parc Astrid, dans un stade rempli, contre Boom. »
Quel est le terrain bruxellois où vous préfériez taper le ballon?
« Un petit parc derrière chez moi où j’avais mes habitudes et mes repères… Mais dans le fond, peu importe le terrain, pourvu qu’il y ait un ballon et des joueurs qui ont envie de shooter et de s’amuser. »
4 février 2019
"J’ENCOURAGE LES JEUNES À SE LANCER"
1.Comment as-tu commencé l’arbitrage ?
« Etant un passionné de football, j’ai toujours été intrigué par l’arbitrage. En 2003, peut-être un peu par hasard, j’ai décidé de commencer les cours et de fil en aiguille, j’ai vraiment compris que c’était une vocation. »
2.A quel niveau siffles-tu désormais et à quelle vitesse as-tu franchi les étapes ?
« De 2003 à 2010, la progression fut très lente. En 2008, je commençais seulement à siffler en P.4. En 2012, j’ai accédé à la P.2 puis à l’échelon supérieur en 2016. Depuis deux ans, mon statut a changé et après avoir été candidat potentiel pour la nationale, je suis désormais stagiaire en D.3 Amateurs. C’est une belle progression. »
3.Quelles sont les qualités importantes pour être un bon arbitre selon toi ?
« Il y a lieu d’avoir une ligne de conduite en laquelle on croit et à laquelle on reste fidèle mais tout en essayant de s’améliorer. Je pense que l’essentiel est de toujours prendre du plaisir dans ce que l’on fait. L’arbitre doit être un passionné de football au même titre que les joueurs. Le plaisir est le moteur de la pratique et est indispensable pour progresser toute en s’épanouissant. Ensuite il y a d’autres points importants : la condition physique (il faut s’entraîner régulièrement), le professionnalisme (préparer la rencontre dès l’apparition de la désignation et se présenter bien en avance sur le terrain afin de s’échauffer correctement parce que l’arbitre est celui qui court le plus sur le terrain), rester le plus neutre possible (une règle s’applique pour tout le monde de la même façon), ne pas se laisser impressionner par qui que ce soit (sur le terrain, je suis le patron) et avoir confiance en soi et en ses assistants.
Je crois qu’en outre, il est important à souligner que l’arbitrage vous apportera également des valeurs importantes comme le sens du dialogue, la confiance, la concentration et le sens des responsabilités. Arbitrer est un excellent exercice pour un jeune qui veut avoir la maîtrise de soi par exemple et l’esprit d’analyse. »
4.Est-ce que tu t’astreins à des entraînements en semaine pour garder la forme physique?
« Oui, comme je l’ai dit précédemment, c’est crucial. Sachant que l’arbitre parcourt en moyenne 10 km par match, il est plus qu’indispensable d’avoir une bonne condition physique. Des entraînements sont organisés par l’ACFF à raison de 12 par saison. Nous sommes suivis de très près par le coordinateur sportif de l’ACFF. »
5.Quels conseils donnerais-tu à un jeune qui envisage de se lancer dans l’arbitrage?
« Je les encourage à se lancer et à prendre l’arbitrage avec passion mais tout en restant sérieux et ne pas se laisser décourager par les critiques surtout lorsqu’on débute par les jeunes. Souvent, malheureusement, les parents méprisent les jeunes arbitres. Toutefois, je dois dire que nous sommes bien suivis, encadrés et soutenus par les formateurs. »
20 novembre 2018
Depuis qu’elle a commencé le football aux Etats-Unis dès son plus jeune âge, Ashley Hall, la joueuse américaine qui évolue désormais au Femina White Star en P.1, a déjà pas mal bourlingué à travers le monde grâce à sa passion pour le ballon rond. Après ses débuts au collège dans le Kentucky, l’attaquante a pris la route de l’Angleterre et plus précisément de Watford, avant de s’installer en Thaïlande et aux Emirats Arabes Unis. Son arrivée en Belgique, elle la doit à son mari, rencontré lors de son séjour en Asie.
« À mon arrivée en Belgique, j’ai rejoint Anderlecht mais cela ne me plaisait pas trop. De plus, les déplacements étaient très longs car j’habite à Boortmeerbeek. J’ai alors décidé de rejoindre Malines où j’ai passé une très bonne saison », explique Ashley Hall.
L’Américaine, qui travaille dans une école spécialisée a, depuis cet été, rejoint le club du stade Fallon : « Je viens tous les jours à Bruxelles pour le travail et je cherchais à réduire le nombre de déplacements. En faisant des recherches sur Internet, je suis tombé sur le White Star et j’ai contacté le club pour voir si c’était possible de faire un essai et je ne regrette pas mon choix. Il y a une très bonne ambiance dans l’équipe et une énergie positive dans le club. C’est très agréable. »
Actuellement dans la seconde équipe, qui joue en première provinciale, Ashley Hall ne souhaite pas forcément jouer un cran plus haut.
« Mon travail est très épuisant et me prend beaucoup de temps et je ne sais pas si j’aurais le temps et l’énergie de jouer en nationale. J’en suis à un moment dans ma carrière où je veux jouer avant tout pour le plaisir et sans stress », rigole-t-elle.
Bien installée dans notre pays, Ashley Hall n’a pas été insensible au parcours de nos Belgian Red Flames ces derniers mois. « C’est dommage qu’elles aient manqué la qualification pour le Mondial 2019 d’un cheveu. Je me suis rendue compte qu’on ne parle pas beaucoup d’elles alors que leurs meilleures joueuses jouent dans les plus grands clubs européens. Elles méritent plus d’attention de la part des médias. Cependant, c’est bien de voir que le football féminin se développe en Belgique. »
Quoi qu’il en soit, la nouvelle joueuse du White Star est désormais bien intégrée en Belgique. « Ce que j’aime le plus, c’est la bière », sourit-elle. « Mais aussi la culture belge et Bruxelles en est le plus bel exemple en tant que ville multiculturelle. Je me sens vraiment bien en Belgique même si la météo n’est pas toujours clémente. »
3 octobre 2018
1.Ilias, te voilà depuis quelque semaines à la présentation de BX Foot. Quelles sont tes premières impressions?
« C’est une très chouette émission. Elle est très conviviale et permet aux acteurs majeurs du football bruxellois de s’exprimer. On donne de la visibilité à des clubs qui n’en bénéficient pas assez au quotidien et on jette un coup de projecteur sur des projets sociaux et sportifs et je trouve que c’est très enrichissant. »
2.Pourrais-tu te présenter en quelques mots?
« Je m’appelle donc Ilias Mekkiat et j’ai 26 ans. Je suis un jeune Bruxellois passionné par le sport depuis tout petit. Diplômé d’un master en communication, j’ai travaillé en tant que journaliste et animateur radio chez AraBel FM pendant trois ans. Je suis pigiste chez RTL Sport et ma chaîne YouTube vient de dépasser les 4000 abonnés. »
3.T’es-tu toujours intéressé au foot bruxellois?
« Oui. J’habite à quelques pas du stade Edmond Machtens où évolue le RWDM et le FC Brussels auparavant. Mes amis ont joué à Ganshoren et à Berchem notamment, donc forcément je me suis toujours intéressé au football. D’autant que dans une ville comme celle-ci, on ne peut négliger l’importance du RSC Anderlecht également. »
4.As-tu également joué au football ?
« Oui, mais pas en club en revanche, c’était il y a longtemps. Quand j’étais à l’école primaire, nous jouions au foot au Sippelberg et on s’entraînait deux fois par semaine. Par la suite, je me suis orienté vers d’autres sports et j’ai notamment pratiqué la boxe anglaise pendant 3 ans à Anderlecht. Cela étant, j’ai toujours continué à m’intéresser au football. »
16 septembre 2018